Le référentiel GR491 pour un numérique plus responsable

On sait aujourd’hui que l’impact social et environnemental du numérique est conséquent et qu’il est nécessaire d’agir dessus. En effet, d’après l’ADEME, ce secteur émet plus de gaz à effet de serre que l’aviation civile, et d’ici 2025 le numérique pourrait représenter 8% des émissions mondiales de CO2. Nous possédons de plus en plus d’équipements, qui sont de plus en plus puissants et donc gourmands en ressources matérielles et énergétiques. La façon dont sont conçus les services numériques a de grandes conséquences sur ces consommations. Mais alors comment rendre ces services plus respectueux de l’humain et de l’environnement ? C’est ce que propose le référentiel GR491.

Un guide pour concevoir un service numérique plus responsable

Le référentiel GR491 a été développé par l’Institut du numérique responsable. Il a pour objectifs de limiter les fractures sociales et environnementales causées aujourd’hui par ce secteur. Ainsi, le référentiel GR491 s’inscrit dans la continuité des Objectifs du Développement Durable de l’ONU. Il recense 516 recommandations pour concevoir un service numérique responsable. Celles-ci sont réparties en huit grandes familles :

• Hébergement
• Stratégie
• Architecture
• Spécification
• Back End
• Front End
• Ux/Ui
• Contenus
  

Toutes les facettes de la conception d’un service numérique sont concernées. Ainsi, pour chaque étape de la conception, ce guide invite les équipes des projets à s’interroger sur leurs pratiques. Il s’agit donc d’une démarche d’amélioration continue, ayant comme but principal de diminuer l’impact environnemental et social des services numériques conçus.

Tous les métiers du numérique sont concernés

Le référentiel GR491 insiste sur le fait que toutes les équipes projet doivent être sensibilisées au numérique responsable. En effet, la démarche numérique responsable doit être globale pour être impactante, elle s’inscrit dans la stratégie de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE). Ainsi, chaque partie prenante du projet doit avoir connaissance des enjeux du numérique responsable et des pratiques à suivre et celles à proscrire. Il faut donc en interne que chaque corps de métier soit sensibilisé et formé pour pouvoir ensuite informer les clients sur leurs demandes et répondre à leurs besoins. 

S’interroger sur ses besoins

Le référentiel GR491 invite à se questionner sur nos façons de concevoir un service numérique et donc, à changer nos pratiques. Pour rendre le numérique responsable, chaque fonctionnalité doit répondre à des besoins utilisateurs. Il n'est, de fait,, pas conseillé de développer des fonctionnalités qui vont au-delà de ces besoins, car elles pourraient finalement être totalement inutiles. Il faut dès le début du projet déterminer avec les clients, les fonctionnalités primordiales.  En effet, il n'est pas rare que 80% des usages soient traités par 20% des fonctionnalités. Cela implique que beaucoup de ces fonctionnalités ont un impact environnemental fort du fait de leur développement, alors que leur usage n’est pas nécessaire.

Améliorer l’accessibilité des services numériques

Lutter contre la fracture numérique

Le référentiel GR-491, en plus de donner des recommandations pour limiter l’impact environnemental des services numériques, permet également de rendre ces derniers plus accessibles. Il existe une réelle fracture sociale sur l’usage du numérique, du fait des équipements de plus en plus onéreux, du manque de débit de connexion ou encore des services numériques non adaptés aux handicaps. D’après l’INSEE, en 2019, 17 % de la population française était concernée par l’illectronisme. Cela signifie que les personnes ne possèdent pas les compétences numériques de base ou ne savent pas se servir d’Internet. En effet, concevoir un service lourd, demandant un fort débit, et des terminaux puissants peut exclure une partie de la population dans l’accès et l’utilisation de ce service. 

Rendre le numérique accessible aux personnes en situation de handicap

Il est important, par exemple, que le service numérique soit compatible avec des équipements moins récents et qu’il fonctionne même avec un débit réduit. En ce qui concerne les utilisateurs en situation de handicap, il est nécessaire que le service numérique réponde aux normes d’accessibilité, notamment au RGAA (Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité). Cela passe par le sous-titrage des vidéos, par la mise en place d'un système de navigation inclusif. Un service numérique où l’utilisateur peut adapter la mise en forme, comme la taille de la police, le mode sombre et bien d’autres fonctionnalités.

Des actions concrètes 

Au sein des 8 familles du GR491, les 516 critères sont présentés selon plusieurs catégories : les incontournables, les recommandations ainsi que les conseils. Ainsi il y a 45 critères incontournables. Cette hiérarchisation permet aux acteurs souhaitant s’améliorer dans la démarche du numérique responsable de savoir par où commencer et ce qui peut avoir le plus d’impact positif sur l’environnement et les utilisateurs.  Cet article donne d'avantages d’actions concrètes à mettre en place afin d'éco concevoir les services numériques

Ce référentiel est donc un guide à suivre pour tous les acteurs du numérique. Tous ont un rôle à jouer dans la transformation de ce secteur afin de le rendre plus responsable et plus accessible et permettre de respecter les accords de Paris fixés en 2015, limitant le réchauffement climatique à 1,5°C. Ce référentiel doit permettre aux entreprises de contribuer à la diminution de l’empreinte carbone des services numériques et donc de chaque utilisateur. Il doit également être accompagné de formations au numérique responsable  afin d’accompagner toutes les parties prenantes dans cette transformation. 

Restez connecté.es,  car une formation sur le référentiel GR491 sera disponible très prochainement, en e-learning, et permettra une première approche de sensibilisation sur l’impact des services numériques et de toutes les actions possibles afin de limiter ce dernier.

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